rebel heart ☽ Nala&Margot

Tu devais reprendre le cours de ta vie. Et diantre, il fallait avouer que c'était particulièrement dure. Durant ton hospitalisation, des anciens amis étaient venus te voir. Ils avaient tenté de faire revenir ta mémoire, en parlant cours, délire. Ils avaient même montré des photos. Malheureusement, c'était toujours le vide intégral entre juin 2016 et janvier 2017, la date de ton accident. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-on oublier comme ça, dans un claquement de doigt, une partie de sa vie ? Ça te bouffait presque de ne pas tout comprendre. Durant les vacances d'été, t'avais jonglé entre un petit boulot dans l'entreprise familiale et le rattrapage de ton année d'étude dont tu n'avais aucun souvenirs. Ça avait été compliqué, mais t'avais trouvé un endroit idéal. Ce jour-là, tu marchas tranquillement pour te rendre chez un bon ami et tu t'étais arrêté à un café. T'avais pris, comme par habitude, un thé glacé aux fruits rouges. Puis, t'avais continué ta route tout en sirotant la boisson. Tu sais plus trop ce qui t'a interpellé dans cette devanture pleine de fleurs. L'effet apaisant qu'elle avait sur toi ? Les mélanges des couleurs qui t'avaient comme émerveillée ? Ou peut-être que ça avait été l'odeur de toutes ces fleurs ? Toi qui déteste entrer dans un magasin sans avoir l'objectif d'acheter, tu l'avais fait. Tu avais caresser les pétales des roses, senties l'odeur des lys, sourit devant un bouquet probablement réservé pour une mariée et tu t'étais même mise à rire en voyant un chien se faire réprimander pour vouloir tenter de vider sa vessie sur un des pots disposé à l'entrée. Y'avait pas à dire, ce lieu, il t'avait embaumé. Et si tu même si tu étais repartie les mains vides ce jour-là, tu étais revenu le jour d'après avec un peu de monnaie et avait fait quelques courses. Une orchidée, un petit bouquet pour mettre à l'entrée de la maison ... Rien de bien méchant mais t'avais pu discuter avec la propriétaire. T'avais continué ceci, encore et encore, jusqu'à venir avec deux thés glacés dans les mains et un sac de cours pleins à craquer d’exercices en tout genre; Tu te posais sur une table, et tu travaillais. Bon, tu parlais aussi beaucoup. T'avais finit par te sentir proche de Nala, si bien qu'elle était devenu comme une grande-soeur en très peu de temps. « Hello ! » que tu sors joyeusement en poussant la porte d'entrée du magasin. Comme toujours, t'as un sac à dos , et bien, sur le dos obvious. et deux thés glacés dans une main. « Je dérange pas ? » Sinon, tu peux attendre dehors que la clien soit partie et revenir après. Mais il semblerait que tout soit sous contrôle. « Et thé pour Madame. » Tu le lui tends, non sans déposer au préalable un rapide baiser sur sa joue. « Tu vas bien ? » Question de la plus haute importance. Si ça n'allait pas, alors elles devraient parler. « Désolée de pas être passé hier. » Oui, tu dois des explications à Nala. Rares étaient les moments où tu ne venais pas. « J'ai été rendre visite au pompier qui m'a sauvé la vie. Et bordel ... C'est un vrai Don Juan. » Ténébreux. Beau. Sexy. Tu t'étais même un peu tapé la honte devant lui. Mais bon ... C'était pas étonnant quand on te connaissait. « Enfin ... Voilà. » Tu souris tendrement, laisse tes pommettes rougirent un peu et continue la petite discussion. « Et toi, t'as fait quoi ? »

Je n’étais pas de la meilleure des humeurs aujourd’hui, j’avais mes raisons, Louve me manquait et Louison faisait blocage. Hier j’avais malgré tout été devant l’école de Louve et j’avais pût voir ma petite puce jouer dans la cours. Elle me semblait heureuse, c’était l’essentiel pour moi car j’avais peur que Louison et cet homme lui fasse du mal. Mais voir Louve en coup de vent ne me suffisait pas, loin de là, j’avais envie d’avoir ma fille, car peu importe ce que disait le sang, Louve était ma fille tout autant que celle de Louison et je comptais bien faire valoir mes droits, même si je devais me battre bec et ongles pour ça. Je gagnerais un jour et Louve reviendrais dans ma vie, mon petit soleil brillerait de nouveau pour moi. En attendant, je devais me compter de faire tourner ma bou-tique. C’était un peu mon second bébé cette boutique, j’y avais mis beaucoup d’énergie et surtout beaucoup d’argent, je ne voulais pas voir l’œuvre de ma vie partir en fumée alors il fallait tout don-ner, même si on était pas à fond et si on avait plus envie de pleurer que de sourire au client. La journée défilait lentement, c’était vraiment calme, hormis pour de gros événement il n’y avait ja-mais de grande foule dans ma boutique et ça me convenait très bien, je m’en sortais et j’avais du temps pour moi. Je câlinais le chat noir qui avait élu domicile chez moi, je n’avais jamais envisagé d’avoir un chat mais la boule de poil noire s’était imposée. Il trainait dans la ruelle derrière mon commerce tous les jours puis un jour où j’avais ouvert une fenêtre pour aérer il était rentré, depuis il avait pris l’habitude de squatter avec moi toute la journée. Je m’y accommodais, dans les moments creux j’adorais lui faire des câlins. Un client arriva, je l’accueillais en souriant et l’aidais à faire son choix. Alors que je l’encaissais je vis une jeune fille bien connue entrer « Coucou toi ! » Je saluais la cliente et rejoignit Margot. Margot c’était comme une petite sœur pour moi, elle venait squatter ma boutique depuis un petit bout de temps maintenant et je m’étais habitué à sa pré-sence, maintenant j’avais besoin de la voir tous les jours, ou presque. J’attrapais le thé en souriant « Merci ma belle ! » J’embrassais sa joue également, elle m’avait manqué mine de rien hier. A sa question je haussais les épaules « On fait tout comme » Non ça n’allait pas tellement, j’aurais préféré pourvoir récupérer Louve à l’école et la ramener à la boutique avec moi, oui ma fille me manquait et ça me pesait. Je bus un peu avant de m’apprêter à lui retourner la question « Oh je vois, tu as été te rincer l’œil ! » Je lui lançais un regard taquin et but une nouvelle gorgée.  « Non plus sérieusement, qu’est-ce que vous vous êtes raconté ? » J’avais besoin de savoir, après tout Margot comptait beaucoup pour moi. Je m’assis derrière le comptoir « Heureusement que tu n’es pas pas-sé hier, j’ai été voir l’école de Louve, je l’ai vu dans la cour ! » Ce n’était pas beaucoup mais pour moi c’était important.