Conversation avec un hotdog (a) - Zeppelin

Présent à San Francisco depuis peu, les nombreux voyages que Timéo a avec son équipe de basket junior a pris une légère pause. Il va pouvoir souffler, profiter de ses temps libres et pourtant ce n’est pas non plus de gaieté de cœur. Un an désormais qu’il est tout le temps sur la route et quand il n’a pas de match pendant un moment, il profite de ses sous pour voyager. Ça fait un moment qu’il n’est pas revenu à San Francisco plus que quelques jours de temps en temps pour voir son père. Il aime cette ville, il est reconnaissant même de cette ville qui lui donne sa chance dans son équipe de Basketball mais il a tellement mal vécu la rupture de l’année dernière qu’il ne revient pas avec le plaisir comme avant. La ville est grande, il sait qu’il y a peu de chance qu’il croise Zeppelin mais c’est comme ça. En même temps avec sa poisser ça n’aurait rien de bien étonnant. Aujourd’hui il peut dire qu’il va de l’avant, il ne se gêne pas pour sortir avec des filles et il pense moins à elle qu’auparavant mais ce n’est pas pour autant que ça veut dire que les blessures sont guéries. Elles se referment peu à peu mais sont toujours ouvertes. Enfin il ne veut pas penser à elle comme il le fait à cet instant précis, il est en chemin pour aller rejoindre une fille avec qui il a prévu de manger à midi donc autant dire que ce n’est pas vraiment le moment d’avoir la moindre pensée pour son ex l’ayant trompée. Il aurait pu proposer à la fille en question d’aller la chercher chez elle mais non, ils vont se rejoindre dans la rue à un point de rendez-vous donné et verront à ce moment là où est-ce qu’ils iront puisqu’ils n’ont pas réservé. Avec le nombre de restaurants du coin, il y a peu de chances qu’ils affichent tous complet et au pire des cas, il y aura toujours à emporter, ce qui peut être sympa aussi. Il ne sait même pas si c’est un rencart, il ne se prend pas la tête avec ça, c’est une nana et un mec qui mangent un bout ensembles, pas besoin de mettre la moindre étiquette. Ils se sont rencontrés il y a deux jours à une soirée et Timéo à partir de là lui a proposé de manger avec lui aujourd’hui. Rien de plus et surtout pas quelque chose à noter dans les annales. Ce n’est pourtant pas son genre et pourtant Timéo n’est pas en retard pour une fois, pire, il a cinq minutes d’avance. Sentant son téléphone sonner dans sa poche, il regarda le message reçu. ‘je suis prise dans les bouchons’ dans numéro inconnu qui doit être celui de la jeune femme. Il n’avait pas pris le sien de numéro, il ne se souvient même pas lui avoir donné mais elle a dû se débrouiller il ne sait comment pour choper son numéro quelque part. Soufflant même si ce n’est la faute de personne qu’il va devoir poireauter là, il se mit dans un coin pour ne pas gêner qui que ce soit sur les trottoirs. Regardant à droite puis à gauche, il vit un hot dog géant. Il aurait vite tourné la tête, son attention allant ailleurs s’il ne connaissait pas la personne à l’intérieur du costume. Zeppelin ? Sérieusement ? Il ne put s’empêcher de rire tellement fort qu’il n’a pas été très discret sur ce coup-là, si bien que le hot dog ou plutôt son ex se tourna vers lui. Il croisa son regard. Génial il est repéré, manquait plus que ça.  

Mes travails ne sont clairement pas très distingués. Rien à voir avec mannequin ou autre délire comme ça. Je joue le hot dog pour attirer les gens dans le fast food pour qui je travaille. La nuit je nettoie des scènes de crime. Faut vraiment avoir envie de ses travails pour faire ces derniers. Mais quand on n’a pas le choix on fait avec. Oui, autant dire que je n’ai pas le choix. Même si le patron est un minable, autant dire que ça paye bien de jouer dans ce costume qui put largement la sueur et pas forcément ma sueur. Au moins quand je rentre dans mon quartier, un endroit plutôt chaud de la ville autant dire que personne ne m’approche de très prés. Heureusement que j’aime mon frère pour continuer de subir cette situation. Je n’ai plus le temps pour les cours, même si j’ai vraiment envie de m’engager dans une voie, avoir un bon job. Sauf que ce n’est pas forcément la chose la plus facile à faire quand l’argent manque. Je n’ai pas droit à de bourse, car j’ai trop manqué de cours au lycée, pas par choix, malheureusement. Je fais avec, comme toujours. Enfin, je peux toujours sortir quand j’ai des jours de repos, mais je taff des cours, les cours que des personnes que je connais me donne pour m’aider.  Je ne suis pas forcément seule dans cette vilaine situation, mais j’aurais aimé peut être avoir Timéo, sauf que c’était mieux pour lui que de ne plus l’avoir dans ma vie. Un an, douze mois. Les premiers furent les plus long sans nul doute, mais j’avais fini par m’y faire clairement par la suite.  J’avais su apprendre à vivre sans son soutient, un soutient qui était plutôt sympa quand j’en avais besoin. J’ai chaud, j’étouffe totalement dans ce costume, le soleil il tape légèrement en plus de ça et je tente de bosser en apnée. Le travail plus qu’ingrat mais il est utile. Je souris, j’appelle les gens à venir à moi pour leur donner les prospectus et les réductions sur certain menu, ces derniers sont modifiés toutes les semaines. Alors, je les réapprends à chaque fois. Un boulot contraignant en beaucoup de point. J’entends des rires provenant de derrière moi, ce qui me fait clairement froncer les sourcils. Pourtant c’est une habitude que d’en entendre, mais ce n’est pas forcément facile. En vrai, je me suis retournée, car je suis sûr d’avoir reconnu se rire moqueur : timéo. Pas possible du moins je l’espère. Quand mon regard croise le sien, mon cœur bat plus fort, puis j’entends la voix d’un mec émaner de derrière moi. Je lance un regard noir à Timéo, je n’y crois pas qu’il ait pu se moquer comme ça, certes je l’ai trompé, enfin c’est ce qu’on pense, mais ce n’est pas le cas, m’enfin. «   Ouai, non juste un abruti qui fait son gamin derrière mais ça va !  »  Je parle avec l’un des serveurs, quelques mois de plus que moi, mais mon âge. Je le regarde et lui offre quelque sourire alors que je le vois lancer un regard à Timéo. Rien à faire. Lui c’est plus mon problème et moi je ne suis plus le sien apparemment. C’est ce que je voulais, mais ça fait mal quand même. «   Oui ça marche pour ce soir !  » Je parle fort pour que l’autre entende, je crois que son rire m’a fait mal, m’a vexé et je cherche à me venger.