titre de l'histoire.
Vingt-cinq ans…Tu viens de fêter tes vingt-cinq ans et déjà, voilà deux ans que tu es aux services de Edward Windsor, le prince non héritier britannique. Actuellement en cours, tu attends sagement devant la porte du palais, immobile, calme. Tu attends, parce qu’au final, tu ne peux faire que ça. C’est ton rôle, c’est ton devoir, comme celui de ton père. Le regard dans le vide, tu te perds quelques secondes dans tes pensées avant qu’un bruit de pas ne finisse par retentir dans le couloir de l’aile Est du palais royal. Directement, tes sens se mettent en alerte et un corps masculin apparaît en face de toi, seul. James, le prince aîné de Edward, mais également ton compagnon de l’époque qui approche, un sourire carnassier sur les lèvres. Il est si différent de son cadet. Sûr de lui, aguicheur, charmeur et surtout sournois.
« Encore en train d’attendre mon frère… » La jalousie fait vibrer ses cordes vocales et tu souris, observant à gauche et à droite si personne n’est dans les parages. Voyant ton geste, il ne peut s’empêcher de rire silencieusement.
« Nous sommes seuls, pas de panique… » Voilà deux mois que tu as commencé à le fréquenter, à coucher avec. Comment ça s’est produit ? Tu n’en sais foutrement rien, tu sais juste que ça s’est fait. Se stoppant non loin de toi, il colle son corps au tien, se mordant la lèvre inférieure alors que tu souris simplement.
« Tu ne devrais pas jouer à ça ici James, ton frère à bientôt fini sa leçon… » James, il n’apprécie pas que tu ais été attribué à son cadet, ayant déjà cherché à te muter à ses côtés. Pas de chance pour lui, ses parents avaient à chaque fois refusés, estimant que tu veillais bien sur ton prince et que l’héritier avait déjà assez de garde du corps comme ça.
« J’aime jouer avec le feu, tu le sais ça non… » Ses doigts remontent le long de ton torse et tu frisonnes, ses lèvres se posant sur les tiennes. Tu lui rends son baiser, te collant davantage à lui avant de te reculer. Tu l’aimes ? Non, pas vraiment…Enfin, tu éprouves de l’affection pour lui, certes, mais tu sais que ce n’est pas le grand amour dont tu as toujours rêvé. Puis, il est évident que jamais quelque chose de concret se passera entre vous. Reculant d’un pas, il t’observe en fronçant les sourcils. Il déteste que tu l’évites, que tu te recules, pensant sûrement que tous lui est permis, que tu lui appartiens.
« James…pas ici, c’est trop risqué. » Il grogne froidement, tu vois bien qu’il est vexé. Souvent, il a des airs de gosse de riche, ou encore, d’enfant gâté, ça t’énerve mais tu ne le montre pas spécialement.
« Ouai, t’as peur que mon frangin nous tombe dessus hein…et bien soit ! Sois dans ta chambre à onze heure trente, au moins là nous serons seuls. » Et il s’en va, te laissant seul avant même que tu ne puisses refuser son invitation.
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Il fait les cent pas dans sa chambre et toi, tu es là, immobile, les bras croisés contre ta poitrine. Voilà deux mois maintenant que tu sais ce qui se trame, que tu sais que tu es malheureusement tombé amoureux de Edward…mais tu te tais. Oui, tu te tais parce que tu sais que c’est impossible, que tu es avec son frère, que Edward n’est pas intéressé. Et pourtant, là, sa réaction semble te prouver le contraire. Effectivement, le prince t’avait surpris en pleine discussion avec une fille, qui en soit n’est que ta cousine, mais ça, le prince n’en sait absolument rien. S’arrêtant devant toi, il se remet à crier comme un enfant en pleine crise de nerfs.
« T’es censé me protéger moi, pas n’importe quelle fille à ce que je sache Williams ! Puis c’est qui cette fille ? Tu te la tape c’est ça ! » Tu fronces les sourcils, te redressant brusquement.
« Sérieusement ? Tu es vraiment en train de me faire une leçon de morale ? Pour ton information je me tape qui je veux, mais heureusement pour toi, cette fille est ma cousine ! » Tu dis ça sèchement, avec une certaine violence. Vos regards se croisent, se perdent l’un dans l’autre et sans vraiment réfléchir plus que de raison, tu t’approches furieusement de lui. Ta main se plaque dans sa nuque, ton corps se colle au sien et tu l’embrasses. Merde ! Si il te repousse tu seras fixé…sauf que…non. Tu sens ses lèvres glisser sur les tiennent, répondant à ton baiser alors que sa main glisse dans tes cheveux. Tu soupires, ton cœur bondissant dans ta poitrine. Vos lèvres se séparent et tu le regarde de nouveau, tes doigts caressant doucement sa joue.
« Je pensais…je pensais que tu allais me repousser… » Murmure léger, tel un secret inavouable, il répondit simplement.
« J’en ai jamais eu envie. »•••••
« Edward, ce n’est pas la fin du monde…Oui ils nous ont pris en photo, et alors ? Ca fait plusieurs mois qu’on est ensemble…c’est pas comme si cette histoire était anodine. » Tu observes ton petit ami avec attention alors qu’il fait les cent pas dans sa chambre. Vous êtes seuls, néanmoins, tu gardes une certaine distance avec ton prince. Voilà sept mois que vous êtes ensemble, sept mois où ton cœur ne bat que pour lui. Tu avais quitté James, lui annonçant que tu étais amoureux d’un autre et, inutile de dire que la prince héritier l’avait mal pris. Mais tant pis, tu n’aimes pas jouer sur deux tableaux, tu n’es pas infidèle et ton cœur n’appartient désormais qu’à Edward.
« Tu ne comprends pas, on peut pas nous surprendre, ils ne comprendraient pas…On est pas censés être ensemble ! » Tu te crispes furieusement, poussant un soupire lasser. Tu en as marre des secrets, des mensonges. Tu en as marre de te cacher, de paniquer dès qu’un photographe est dans les parages. Il a fallu d’une soirée pour son 25 ème anniversaire pour tous basculer. Une photo prise où personne ne voit ton visage, mais où le prince est clairement visible…Passant une main dans ta nuque, tu approches de ton petit ami, glissant tes mains sur ses hanches.
« D’accord…on fait quoi alors ? » Il t’observe avec une certaine inquiétude, finissant par lâcher par dépits.
« On part… » Tu secoues doucement la tête de haut en bas.
« Si c’est vraiment ce que tu veux… ». Il a fallu qu’une seule photo compromettante de vous soit divulguée pour que votre départ soit annoncée, c’est pour cette raison que tu te retrouvas à San Francisco, cette ville où tu pensais que tout serait différent.
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Voilà plusieurs mois que tu es dans cette ville, et pourtant, rien à changer. Couché dans le canapé, tu zappes le programme télévision en attendant que Edward sorte de la salle de bain. Ici, tu n’es pas officiellement son garde du corps, encore moins son petit ami…tu es juste son meilleur ami trop collant qui lui colle au cul…c’est pire. Et plus le temps passe, plus tu es fatigué, plus tu en as marre de cette « couverture » imposée. Pourtant, tu l’aimes. Oui, tu l’aimes encore mais cette situation, elle te bouffe, elle te tue et ton cœur, il s’étouffe sous l’amertume. La porte s’ouvre et tu entends des bruits de pas venir vers toi, le corps de ton prince te rejoignant dans le canapé.
« Tu regardes quoi… » Au ton de sa voix, tu sais déjà ce qu’il a en tête. D’ailleurs, ses lèvres glissent dans ton cou et tu fermes doucement les paupières, essayant de profiter, de ne pas te braquer. Pourtant, tu n’en as pas envie. Oui, c’est immonde à dire, mais tu n’as pas envie de lui.
« Un film…mh, Ed…pas ce soir, je suis claqué… » Tu le repousse légèrement, détournant la tête pour que ses lèvres se décollent de ta peau. Pas que tu n’aimes pas faire l’amour avec lui, que du contraire, mais la rancœur de ta position prend de plus en plus de place dans votre couple.
« Blue…On…on a plus rien fait depuis…enfin, t’as pas envie ? » Tu soupires, te redressant en position assise en passant une main dans tes cheveux. De plus en plus tu dors dans ta chambre, de plus en plus tu le repousses dès qu’il a envie de toi…
« Oh tu sais, je pense que je prends mon rôle de « meilleur ami » trop à cœur. » Tu ricanes sournoisement te levant, te dirigeant vers la chambre.
« Blue, sérieusement ? Attends, tu dors encore dans ta chambre ? » Haussant les épaules, tu ouvres la porte de ta chambre.
« Ouai, je te l’ai dit, je suis claqué. Bonne nuit mon prince. » Tu fais une révérence exagérée, provocateur, furieux. L’amour, tu ne l’avais pas imaginé de la sorte…pas dans l’ombre, là où vous auriez pu être en pleine lumière. Pénétrant dans ta chambre, tu te couches, ne réussissant pas à trouver le sommeil. C’est trois heures plus tard que ta porte s’ouvre et se referme, qu’un corps glisse sous tes draps et que tu te tournes pour enrouler tes bras autour de ton petit ami.
« Je t’aime. » Murmura-t-il, la gorge sûrement serrée…
« Je sais… » C’est tout ce que tu réussis à répondre.